Que mange-t-on au Bhoutan ?
La cuisine du Bhoutan est très certainement la plus épicée du monde !
Et elle ne convient pas à tous les estomacs… J’adore la cuisine relevée, mais là, c’était réellement impossible de manger la cuisine traditionnelle locale !
Heureusement, les restaurants qui accueillent des touristes ont sagement ajusté leurs menus aux palais des occidentaux ! Les repas servis sous forme de buffet offrent généralement un choix limité de plats occidentaux, chinois, indien et bhoutannais comme les nouilles sautées, le poulet grillé ou en sauce, accompagné de pommes de terre, des légumes de saison et du riz, précédés le soir par une soupe.
Cette cuisine de montagne est rustique et consistante, mais n’est vraiment pas raffinée, ni variée. Elle est réalisée avec des produits locaux, généralement bio, compte-tenu de la volonté du gouvernement de ne produire que des aliments bio à l’horizon 2020. Compte-tenu de la proximité géographique et culturelle avec le Népal et le Tibet, on peut heureusement aussi consommer des momos, raviolis à la vapeur fourrés à la viande ou au fromage. Et ça, j’adore !
Que boit-on au Bhoutan ?
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Le fameux thé tibétain « suja » barraté avec du sel et du beurre, ou « nadja » au lait et au sucre. A goûter au moins une fois… mais, personnellement, ça ne passe pas !
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Une des deux bières brassées au Bhoutan. Il existe deux marques : la Red Panda (5°), une bière blanche non filtrée brassée à Bumthang par un Suisse, et la Druk 11000, plus forte (8°) que je n’ai pas goûtée et qui a moins de succès auprès des touristes.
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Enfin, si vous séjournez dans une petite guesthouse, on vous offrira très probablement de l’ara, un alcool de 17°à base de riz ou de maïs fermenté, généralement servi chaude, voire avec du beurre ou un œuf ! Je n’ai pas testé.
Le riz, le sarrasin, le fromage et le piment constituent les éléments de base de la cuisine du Bhoutan.
Le riz est servi avec tous les plats et est généralement remplacé par le sarrasin en altitude. Mais, le légume préféré et le plus consommé des Bhoutanais reste incontestablement le piment !
La cuisine du Bhoutan est probablement la seule cuisine au monde où les piments sont considérés comme un légume plutôt qu’une épice ou un condiment. L’accoutumance au piment des Bhoutanais commence dès leur plus tendre enfance. Les mamans introduisent des petits morceaux de piments dans l’alimentation des jeunes enfants et augmentent les quantités progressivement au fur et à mesure qu’ils grandissent. L’explication que l’on m’en a donné est qu’un aliment épicé est un moyen naturel de se protéger du froid en aidant l’organisme à rester au chaud par des températures extrèmement froides.
Le plat traditionnel au bhoutan : L’EMA DATSHI
À l’image du Dal Bhat au Népal, les Bhoutanais consomment quotidiennement de l’Ema Datshi. « Ema » signifie « piments » et « Datshi » signifie « fromage » dans la langue dzongkha, la langue officielle du Bhoutan.
Différentes variétés de piments sont utilisées : des piments verts, rouge et blancs, qui peuvent être séchés ou frais. L’Ema Datshi est un ragoût de fromage préparé avec des piments, des oignons et du fromage de yak produit localement, appelé datshi, un fromage avec une forte odeur et un goût acide. Il accompagne les légumes, oeufs ou viande de yak, de porc, de boeuf ou de poulet. Il existe un autre type de fromage, le churpi, qui se consomme comme un snack entre les repas. Préparé aussi à base de lait de yak, on voit souvent des cubes de ce fromage enfilés sur des fils, sécher aux fenêtres tout comme la viande. Pour apaiser la sensation de brûlure du piment, l’ema datshi est servi avec du riz rouge, avec des galettes de sarrasin (khulay) ou de maïs ainsi qu’avec un plat de lentilles jaunes (dhal).
Amateurs de desserts, passez votre chemin…
Les desserts tels qu’on peut les concevoir en France n’existent pas dans la cuisine du Bhoutan et les fruits sont plutôt consommés comme coupe-faim entre les repas. Dans les restaurants pour touristes, on vous servira des fruits en morceaux arrosés de lait de coco (pommes, bananes, mangues goyaves, grenades…), des pommes cuites, ou encore avec une boule de glace…
En revanche, tout repas se finit pour les Bhoutanais par la prise de « doma », une chique de bétel, de noix d’arec et de pâte de chaux connue pour ses vertus digestives. A vrai dire, l’usage de la doma ne se limite pas aux fins de repas… Elle est consommée toute la journée, et vous sentirez son odeur âcre flotter autour de vous. Vous constaterez aussi des crachats rouges un peu partout. Au début, je pensais que c’était des tâches de sang qui constellaient les rues et trottoirs… mais non, c’est la couleur du jus secrété par la chique sous l’effet de la mastication, qui imprègne aussi les dents et les lèvres des consommateurs.
Cela m’a fait penser aux hommes et femmes de l’ile de Sulawesi et de Birmanie qui chiquent et crachent aussi abondamment du betel…
Au fait, n’oubliez pas que traditionnellement, au Bhoutan on mange le riz avec les doigts, comme le fait cette petite fille !
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