J’ai rencontré 15 femmes extraordinaires en Tanzanie
Durant mon séjour en Tanzanie, je voulais découvrir la faune extraordinaire du pays dans les parcs naturels de Manyara, de Ngorongoro et de Tarangire, faire de vraies rencontres avec la population locale et finir par un séjour détente sur l’île de Zanzibar.
Mon séjour a comblé toutes mes espérances ! Cela a commencé lors de la visite privilégiée d’un village Masaï dans le parc national d’Arusha, puis lors de rencontres avec des associations locales soutenues par les coordinateurs locaux de l’Association Slow-Food, dont je suis membre. J’ai notamment passé une journée avec une association communautaire de femmes, qui sont de véritables gardiennes de la biodiversité alimentaire et des traditions tanzaniennes dans leur village de Ngurdoto.
Ngurdoto est un village situé dans une caldeira du Nord de la Tanzanie. Le village se trouve entre le Mont Méru et le Kilimandjaro dans une zone couverte d’une forêt dense où la terre est particulièrement fertile. Pour celles et ceux, qui comme moi avant de voyager ne savais pas ce qu’est une caldeira… Eh bien, c’est un cratère volcanique géant qui peut mesurer plusieurs kilomètres de diamètre.
Dans ce village, quinze femmes ont créé en 2006, un jardin potager de 2 000 m2 avec le soutien de l’Association Slow-Food dans le cadre du projet 10 000 jardins potagers en Afrique.
Je souhaitais qu’elles me fassent partager leur quotidien et m’expliquent leur démarche. Elles m’ont reçue à bras ouverts et m’ont chaleureusement accueillie avec des chants, des danses et des sourires.
Je ne m’attendais pas à un tel accueil et suis restée toute bête devant cette générosité. J’en avais les larmes aux yeux…
Une complicité s’est immédiatement établie entre ces femmes de tous âges et moi. Nous avons beaucoup échangé et j’ ai reçu grâce à elles une vraie leçon de vie, une énergie folle et une sacrée dose d’optimisme ! Cela a été un pur moment de bonheur que je ne suis pas prête d’oublier…
Ces femmes sont très fières de me faire visiter leurs terres
Tout pousse et tout est consommé sur cette terre généreuse qu’elles entretiennent avec fierté et passion : les racines, les tiges, les feuilles et les légumes.
Ces femmes utilisent les multiples vertus nutritionnelles et thérapeutiques des plantes médicinales, comme les neem, chili, tournesol sauvage, moringa, citronelle, et jatropha qu’elles cultivent, au milieu des bananiers et de la canne à sucre.
Dans leur grand jardin potager, elles produisent des amarantes, des cowpeas (sorte de haricots), des citrouilles, des patates douces, des yams, des champignons, du manioc et des cassaves. Les arbres fruitiers regorgent quant à eux de mangues, goyaves, papayes, ananas et avocats.
Elles font également de l’élevage et possèdent quelques vaches, poulets et chèvres.
L’une d’entre elles me montre avec fierté comment déterrer une cassave, c’est physique ! Tous ces légumes se retrouveront dans nos assiettes au cours du déjeuner, très peu cuits pour conserver leurs nutriments et vitamines. Un verre d’infusion de rosella (fleurs d’hibiscus) sera servi à la fin du déjeuner en guise de café…
Ce collectif de femmes est complètement autonome…
Elles produisent une alimentation saine, traditionnelle et bio, sans engrais ni pesticides.
Elles sont remplies d’imagination et sont devenues de vraies chefs d’entreprise qui produisent et commercialisent leur miel, des pickles de mangues, des fruits et légumes déshydratés dans un four solaire et du savon jatropha produit à partir de l’huile d’une noix locale qu’elles pressent devant moi. Là aussi, c’est physique !
Les femmes de Ngurdoto organisent aussi l’avenir en semant des pousses et des graines indigènes dans des petites jardinières. Enfin, elles réalisent et vendent des petits articles d’artisanat local.
Une autre femme responsable de Slow-Food que je rencontrerai à Dar es Salaam, Freda Chale, a écrit un remarquable petit ouvrage qui recense les plantes de Tanzanie, leurs vertus thérapeutiques et la façon de les cuisiner. Elle est également la créatrice du réseau RESEWO (Regent Estate Senior Women Group) qui regroupe des femmes seniors, qui transmettent aux jeunes enfants dans les écoles leur savoir-faire et leurs connaissances en matière d’alimentation et de sauvegarde des plantes indigènes.
Toutes ces femmes ont la même volonté de transmettre leur culture et de sauvegarder la biodiversité alimentaire qui leur permet de vivre sainement et de vivre dignement.
Un bel exemple à suivre !
Ces femmes dynamiques me confient qu’elles souhaiteraient que leur exemple soit reproduit dans les villages voisins et que les touristes qui viennent visiter les grands parcs nationaux de la région d’Arusha ou le Kilimandjaro dans le nord de la Tanzanie, fassent le détour par leur village pour venir les rencontrer, dans une démarche de tourisme solidaire et durable. Je ne peux que vous y encourager vivement !
C’est le moment de nous séparer… Ces « drôles de dames » m’offrent une dernière danse et des derniers chants en guise de cadeau d’adieu. Nouvelles petites larmes au coin de l’oeil…
Infos pratiques
L’avion représente le moyen le plus simple de se rendre en Tanzanie.
De plus en plus de compagnies aériennes desservent directement l’aéroport Kilimanjaro International Airport (KIA) situé entre Arusha et Moshi.
Une autre option consiste à prendre un vol jusqu’à l’aéroport Julius Nyerere International Airport (DAR) à Dar es Salam, puis un vol intérieur jusqu’à l’aéroport Kilimanjaro International Airport (KIA).
Un visa est obligatoire pour entrer en Tanzanie quelle que soit la durée du séjour.
Un e-visa a été mis en place par les autorités tanzaniennes récemment (délai d’obtention 2 à 3 semaines – 50 USD) que vous pouvez obtenir en cliquant sur le lien suivant : https://eservices.immigration.go.tz/visa
les ressortissants français doivent être en possession d’un passeport en cours de validité, valable 6 mois après la date de retour
Le vaccin contre la fièvre jaune n’est pas obligatoire pour les voyages sur le continent sauf pour les voyageurs qui transitent par l’Amérique du Sud, l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest.
Un traitement contre le paludisme est conseillé. Pour toute information complémentaire, consulter le site du Ministère des Affaires Etrangères : www.diplomatie.gouv.fr/voyageurs/.
Pour mes rencontres avec les associations de femmes en Tanzanie, j’ai privilégié mes contacts Slow Food.
Helen Nguya et Reguli Damas : coordinateurs du convivium de Slow-Food d’Arusha.
Machange Rose : coordinatrice du jardin communautaire de Ngurdoto
Même s’il est préférable de voyager en Tanzanie durant la saison sèche, le climat relativement tempéré du pays permet d’y voyager tout au long de l’année. Chaque région de la Tanzanie possède ses propres particularités climatiques avec des températures fraîches en altitude et une humidité importante sur le littoral.
Cela dépend aussi des activités que vous souhaitez pratiquer.
Meilleures périodes :
- Pour les Safaris : Avril à Novembre
- Pour l’ascension du Kilimandjaro : Janvier à Avril, puis Juillet, Août et Octobre
- Pour la détente à Zanzibar : toute l’année, la période la plus fraiche est de juin à octobre.
Le climat de la Tanzanie se caractérise par quatre saisons distinctes :
- La saison chaude de décembre à février, durant laquelle les températures peuvent devenir étouffantes, surtout sur le littoral ;
- La grande saison des pluies de mars à mai, durant laquelle il peut faire froid dans les terres et les pluies sont fréquentes, surtout en avril ;
- La saison sèche de mai à octobre durant laquelle il pleut peu et les températures sont agréables dans la majeure partie du pays ;
- La petite saison des pluies qui se déroule aux mois de novembre et décembre et durant laquelle il fait très chaud et des précipitations surviennent pour de courtes durées.
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