Cap sur Don Khon et les 4000 îles !
Enfin, disons qu’il y en a 4 000… Il y a en fait de très nombreux petits îlots couverts de végétation entre lesquels les bateaux de touristes et les barques de pêcheurs se faufilent sur le Mékong et trois îles habitées : Don Khong, Don Det et Don Khon.
Comment accéder aux 4000 îles ?
Le trajet en bus dure 3h. En cours de route, on fait des arrêts « ravitaillement et toilettes », mais aussi un arrêt pour que les personnes qui vont à Don Khong descendent et continuent avec un autre bus. Vous reconnaîtrez aisément cet arrêt… Le chauffeur crie dans un anglais approximatif que seuls les touristes qui vont à Don Khong avec un g à la fin et non Don Khon avec un n à la fin, descendent. Personne n’y comprend rien avec son histoire de lettres à la fin… Grosse cohue et imbroglio ! Certains descendent du bus et récupèrent leur bagage en soute, avant de remonter dans le bus parce qu’ils avaient mal compris les consignes. Le bus repart enfin avec moitié moins de passagers jusqu’à Nakasong où tout le monde descend.
A l’arrivée, le bus vous laisse sur le parking d’une gare routière un peu éloignée de l’embarcadère. C’est là où vous appréciez de voyager léger ! -:) Avant de quitter la gare routière, pensez à prendre de l’argent dans les distributeurs automatiques ATM qui s’y trouvent. Vous n’en trouverez aucun sur les îles ! Et vous aurez besoin d’espèces durant votre séjour sur les îles car les commerces, guesthouses ou restaurants n’acceptent pas tous les cartes bancaires, loin de là ! Ensuite, pas de difficulté pour trouver le point de départ des bateaux, il suffit de suivre le flot des touristes et remonter la grande route jusqu’à la rivière. A droite de l’embarcadère se trouve la billetterie où vous devrez échanger votre ticket donné par l’agence pour un ticket de bateau.
L’heure du départ arrive, et les passagers sont dispatchés dans différents bateaux en fonction de leur destination finale.
Quelle île choisir ?
Don Khong : c’est la plus grande des îles (environ 20kms de longueur), la plus éloignée et la plus tranquille, à l’écart du flux touristique. Il faut 2h de bateau pour s’y rendre. Idéale pour ne rien faire, se reposer et visiter l’île à bicyclette ! Les prix des hébergements sur cette île sont plus élevés que sur les deux autres.
Don Det : c’est l’île la moins chère en matière d’hébergement, essentiellement fréquentée par les jeunes et les backpackers. Du coup, c’est aussi l’île où l’ambiance est la plus festive…
Don Khon : c’est l’ile ou il fait bon vivre… tranquille, familiale et rurale. De nombreux hébergements et restaurants au bord du Mékong, à tous les prix. L’île mesure environ 5kms de long et s’explore facilement à pied ou en vélo (10 000 kips la journée).
J’ai choisi de séjourner sur l’île de Don Khon qui correspondait parfaitement à mon envie de slow-life !
Que faire à Don Khon ?
Pour faire court, Don Khon est ce qu’on appelle communément un hâvre de paix… Il est doux d’y vivre, de jour comme de nuit.
Je me suis quand même fait violence et suis partie explorer l’île. J’ai beaucoup marché, mais il faisait très chaud et j’ai fini par louer un vélo (10 000 kips/jour) pour visiter l’île jusqu’au bout et faire un petit tour du côté de Don Det. Au détour des chemins, on découvre l’ambiance rurale de l’île, des petites rizières, des buffles, des temples et beaucoup d’enfants joyeux.
Au sud de l’île, il est possible de faire une balade en bateau (30 000 kips) pour essayer de voir les rares dauphins d’eau douce qui y séjournent, mais je n’ai pas tenté ma chance.
C’est au cours d’une de mes balades que j’ai vu un site insolite sur l’île. Ce n’est pas ce qui m’a le plus séduit, mais cela fait partie de l’histoire de Don Khon et des relations franco-laotiennes…
Chaque fin de journée, j’ai passé de superbes moments sur ce pont où la population locale et les touristes sont nombreux à se retrouver. Le spectacle y est gratuit, superbe et immuable !
Au programme :
- L’observation de la technique patiente des pêcheurs sur leurs petites barques. Ils lancent incessamment leurs filets en faisant des ronds dans l’eau. De temps en temps, ils donnent de grands coups de rames dans l’eau pour diriger les poissons vers leurs filets, mais je n’ai jamais vu de pêches miraculeuses…
- Le spectacle des fabuleux couchers de soleil sur le Mékong. Il se déroule partout autour du fleuve. Le ciel se panache de nuances de bleu et de rose, les bougies et petites lanternes éclairées des terrasses des guesthouses et restaurants se reflètent dans le Mékong, une agréable douceur succède à la chaleur de la journée et les enfants jouent et se baignent au pied des maisons sur pilotis…
Que demander de plus ? C’était mon petit rituel de contemplation et de méditation chaque soir avant de m’attabler devant une bonne bière Lao et une assiette de Laap Kaï, le plat national. J’ai retrouvé ici le même bonheur qu’à Luang Prabang. Ça doit être « l’effet Mékong »…
Ne pas louper la visite des cascades de Phapheng !
Je ne suis pas allée voir les cascades de Li-Phi à l’extrémité ouest de Don Khon (35 000 kips l’entrée), mais je suis partie visiter celles de Pha Pheng, les plus grandes chutes de l’Asie du Sud-Est et les plus impressionnantes du Laos.
C’est notre guesthouse qui a organisé notre déplacement. Il nous en coûtera 55 000 kips par personne (6€ environ) pour l’entrée des cascades. Nous traversons le Mékong dans un bateau style long-tail jusqu’à l’embarcadère de Nakasong où nous avions pris le bateau il y a quelques jours à notre arrivée et finissons la route jusqu’aux cascades en moto avec un tuk-tuk installé comme un side-car… Edward est assis à l’arrière de la moto, et Myriam et moi dans le tuk-tuk. A l’arrivée, nous pénétrons sur le site en franchissant un beau jardin où se trouvent plusieurs stands de restauration.
Les chutes de Phapeng sont impressionnantes, elles s’étalent sur plus de 10 kilomètres de long et peuvent atteindre une hauteur d’une vingtaine de mètres.
Leur débit est l’un des plus importants au monde et le bruit qui s’en dégage renforcent encore l’impression de force et de violence.
Le site des chutes de Phapheng abrite aussi un temple où les villageois vénèrent un arbre sacré. Cet arbre centenaire se trouvait au milieu des rapides sur les rochers traversés par le Mékong. Lorsqu’il a été déraciné par le courant auquel il avait jusque là résisté, les villageois sont parvenus à le récupérer par hélicoptère. Après l’avoir recouvert d’un linceul puis béni, ils l’ont placé dans un temple.
Don Khon et les 4000 îles étaient ma dernière étape au Laos où je suis restée 38 jours
C’est un pays authentique qui m’a enchantée. J’ai apprécié sa diversité du nord au sud et la gentillesse de la population. C’est un pays où j’ai vraiment eu envie de voyager en mode slow-trip !
Prochaine destination, le Vietnam, dans le sens inverse puisque j’arriverai à Ho Chi minh ville au sud et remonterai jusqu’à Sapa et la baie d’Halong dans le nord-Vietnam.
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