Salento, un village niché au coeur de la région du café
J’ai pris un taxi à l’aéroport de Pereira pour rejoindre mon hostal « La Eliana » dans le village de Salento. Quand le taxi m’a débarquée en fin d’après-midi à l’entrée du village, j’étais un peu perplexe… Salento est située à 2 000 m d’altitude et a la tête dans les nuages en ce mois de janvier. Il fait gris, sombre et froid et je ne retrouve absolument pas l’ambiance chaleureuse et colorée des guides touristiques !
Je sais, par expérience qu’il ne faut pas que je me laisse démoraliser par mes premières impressions lors de ces arrivées dans des petits villages, à une heure tardive et par mauvais temps. Tout me semble hostile et je me demande ce que je fais là…
L’hostal a 6 chambres et est simple, mais l’accueil et les conseils de Jésus, le propriétaire me détendent et me rendent le sourire. Le petit restaurant sert des pizzas, des salades et de la cuisine indienne, en souvenir de la vie de voyageur de Jésus. Un bon curry, une bière fraîche et de la musique colombienne me requinquent… Je vais me coucher ! Il fera jour demain…
1/ Mon premier souhait : vivre au rythme du village de Salento…
A Salento, il y a deux principaux centres d’animation : la place centrale du village et la Calle Real.
Sur la place centrale (ou plaza Mayor), se trouvent la jolie église Nuestra Señora del Carmen, la mairie, un jardin public avec la statue de Simón Bolivar, de nombreuses terrasses de bars et de restaurants, des stands de jus de fuits et de street-food… L’ambiance y est détendue et musicale à l’heure des repas. C’est de là que partent les jeeps Willis pour visiter la vallée de Cocora ou les fincas de café.
Quant à la Calle Real ou Carrera 6, c’est une jolie rue commerciale très vivante qui part de la place principale et mène au mirador de « l’alto de la cruz ». On y trouve de nombreux magasins d’artisanat, des cafés, des marchands de glaces…
Je suis à Salento mi-janvier. Il fait relativement beau, mais le climat est très humide. J’ai connu une journée de pluie particulièrement impressionnante le lendemain de mon arrivée. J’étais dans la calle real, lorsque de violents orages et des pluies diluviennes ont commencé à tomber. J’ai fait comme la population locale et me suis réfugiée dans l’une des nombreuses boutiques d’artisanat qui bordent la rue.
Dans les bars, les hommes en profitent pour faire une partie de billard ou de Tejo, un jeu traditionnel colombien. Le principe du Tejo est de lancer un disque rond assez lourd sur une cible recouverte d’argile avec, en son centre, des triangles de papier remplis de poudre. L’objectif est de créer une explosion pour remporter les points. Ça met de l’animation dans le bar ! Dans la rue, sous le déluge, les vendeurs de beignets et de glaces continuent leur boulot, imperturbables…
J’avais prévu de remonter la rue et de grimper les 240 marches de l’escalier qui mènent au mirador de « l’Alto de la Cruz », lieu idéal pour avoir la meilleure vue sur Salento et pour bénéficier d’un beau coucher du soleil.
J’ai longuement attendu, mais j’ai finalement dû renoncer !
La Vallée de Cocora, située à 10 km au nord de Salento fait partie du parc national Los Nevados. C’est le point d’attraction principal de la région et l’une des raisons du succès de Salento. Elle est réputée pour ses palmiers de cire (palmas de cera), une espèce très rare dont certains ont plus de 400 ans et peuvent atteindre 70 mètres de haut. Il s’agit d’une variété endémique unique dans la région que vous ne verrez nulle part ailleurs dans le monde !
Le gouvernement colombien l’a d’ailleurs consacré « arbre national » et le protège afin d’éviter son extinction.
Il est recommandé de partir tôt dans la vallée, car il y a souvent du brouillard l’après-midi. Je suis donc à 8h du matin sur la place principale de Salento pour acheter mon trajet (8 000 cop pour l’aller retour soit 2€) dans un bungalow à proximité des jeeps Willys colorées qui déposent les visiteurs à l’entrée du parc. Les départs s’échelonnent entre 6h et 11h30 et les jeeps, héritage américain de la seconde guerre mondiale partent lorsqu’elles sont pleines, c’est à dire six personnes sur les sièges et trois debout sur le marchepied arrière… Après 30 minutes de route environ, on arrive à l’entrée de la vallée. La balade dans la vallée de Cocora est une boucle appelée la « ruta de la reserva acaime« . Vous avez deux possibilités pour la découvrir en fonction du temps et de l’énergie dont vous disposez…
> La randonnée courte. Il suffit de suivre la route principale sur environ 800m jusque la Finca La Esperanza, puis d’emprunter le sentier sur la droite qui indique El Bosque de las Palmas en payant 5 000 pesos à un petit guichet. Vous grimperez ensuite jusqu’à deux miradors successifs d’où la vue sur les palmiers et la vallée est splendide. Une fois le deuxième mirador atteint, vous rebrousserez chemin pour revenir à l’entrée. En tout, le trajet dure 4,6 km, soit deux bonnes heures aller-retour.
> La randonnée longue. Après le spectacle épuré de la forêt des palmiers (El Bosque de las Palmas), le paysage se transforme en véritable jungle avec des plantes géantes et des fleurs superbes.
Et, là, ça se corse ! Le parcours commence à grimper, le chemins est boueux et la rivière (le Quindio) doit se traverser en six endroits sur des ponts suspendus ou des troncs d’arbres branlants sans aucun point d’accroche. C’est physique et superbe ! Il parait que l’ont peut croiser des animaux sauvages dans cette jungle, mais pour ma part, je n’y ai rencontré que des vaches, des chevaux et des colibris !
Il y a beaucoup de brouillard et peu de visibilité. Après une courte pause, je débute ma descente beaucoup plus facile vers la forêt de palmiers et le retour vers le point de départ. Je vais mettre au total 5h30 pour faire ce trek de 12 km. Le moment le plus difficile est le tronçon d’environ trente minutes de marche entre Acaime et la inca La Montana. Prévoyez des chaussures de randonnée et apportez de quoi boire et manger car une fois dans le parc, il n’y a rien à votre disposition dans le parc. Il est également possible de visiter la vallée en VTT ou à cheval (renseignements à l’entrée du parc).
A Salento, vous êtes dans le « Triangle du Café », l’endroit rêvé pour découvrir et savourer l’un des meilleurs cafés Arabica du monde ! Apparemment, cette culture a été importée par les Jésuites au XVIIIe siècle, depuis la Guyane en passant par le Venezuela. La région de Salento jouit de conditions climatiques idéales au coeur de la forêt tropicale andine.
C’est à cheval, que je suis allée visiter une plantation de café. En cherchant un centre artisanal à l’extérieur de Salento, je me suis perdue (une fois de plus !) et ai rencontré un éleveur de chevaux qui m’a ramenée dans le centre de la ville à cheval derrière lui. Je n’en revenais pas ! Je lui ai demandé s’il pouvait me conseiller un guide pour visiter la région et une finca de café. Il m’a évidemment proposé ses services et le lendemain, il est venu me prendre dans mon hostal avec son cheval et un autre pour moi.
C’est quand même plus sympa qu’un taxi !
Je suis montée sur un cheval pour la première fois au début de mon voyage autour du monde, à 63 ans. Comme quoi, il n’y a pas d’âge pour réaliser ses rêves !
J‘adore la découverte d’un environnement à cheval. Il faut dire que j’ai eu l’occasion de monter dans des environnements particulièrement exceptionnels ! Au Bhoutan, en Equateur et maintenant en Colombie !
La visite de l’exploitation s’est bien entendu terminée par la dégustation d’un excellent café… Encore une belle balade à cheval à ajouter à mes souvenirs !
Il existe à Salento un centre artisanal, un peu à l’écart du centre du village. Suivez les indications dans le village ou demandez son nom et son adresse à votre guesthouse, je ne m’en souviens plus. Dans une maison à étage, plusieurs boutiques d’artisanat de créateurs vous proposent diverses pièces d’artisanat : vêtements, bijoux, lampes, sacs, foulards, boites à bijoux… Il y en a pour tous les goûts !
Côté gastronomie, vous allez déguster à Salento la truite dans tous ses états !
La « trucha » est le plat incontournable de la ville, grâce à l’existence de nombreuses écloseries. Fraîche et savoureuse, elle est proposée sous toutes ses formes (grillée, frite, en papillote…) et souvent accompagnée de « patacon », cette énorme chips de banane plantin écrasée avant d’être grillée au four. A déguster sans modération !
Enfin, c’est sûr, vous ne quitterez pas la région sans avoir dégusté un succulent café « pur arabica »…
Je suis allée le temps d’une après-midi faire une balade à Filandia, petite ville de 15 000 habitants située à 33 kilomètres de Salento. Eh bien, elle est toute aussi jolie et colorée que sa voisine ! Dans cette ville un peu plus importante que Salento, les maisons de style colonial affichent toutes des couleurs pastels ou pétantes. J’y ai fait une balade un peu trop courte à mon goût. J’y aurais bien passé une journée complète !
Infos pratiques
- Quand visiter Salento ?
- Comment s'y rendre ?
- Se rendre dans la vallée de Cocora
- Visiter une plantation de café
- Où loger ?
- Où manger ?
La Colombie est un pays au climat de type tropical qui varie énormément selon la région et l’altitude. Il y a deux saisons : l’été qui est aussi la saison sèche (décembre, janvier, juillet et août) et l’hiver qui est aussi la saison des pluies (avril, mai, octobre et novembre).
Le meilleur moment pour visiter Salento est en janvier-février, de juin à septembre ou en décembre lorsque les températures sont agréables et que la pluviosité n’est pas trop importante. J’ai visité la région en janvier et effectivement éclaircies et pluies ont alterné.
300 km séparent Bogota de Salento. Il y a différents moyens de les franchir, consultez le site Rome2Rio qui vous aidera à choisir en fonction du temps dont vous disposez et de votre budget. https://www.rome2rio.com/fr/
En avion :
Les villes d’Armenia et de Pereira ont des vols directs depuis Bogota. C’est la meilleure solution si vous manquez de temps. Consultez le site Skyscanner.fr pour connaître les prix et les horaires.
J’ai pris l’avion entre Bogota et Pereira. Le vol a duré 1h10 et m’a coûté 56 €. J’ai ensuite pris un taxi pré-payé à l’aéroport pour 120 000 COP (27 €). Vous pouvez diminuer le prix si vous trouvez des personnes pour partager le taxi.
Vous pouvez aussi prendre un avion de Bogota à Armeina. Le vol dure 1h et coûte environ 70 €. ensuite, vous pouvez prendre un bus ou un taxi pour rejoindre Salento.
En bus :
> De Bogota à Pereira, puis de Pereira à Salento
Les bus partent de 6h30 à 23h30 depuis le Terminal Salitre de Bogota. Le trajet dure entre 9 à 13 heures, selon la compagnie. Salento se trouve ensuite à 40mn en bus depuis la gare routière de la ville de Pereira. Le prix total moyen est d’environ 25 €.
> De Bogota à Armenia, puis d’Armenia à Salento
Les bus partent de 7h à 22h depuis le terminal Salitre de Bogota. Le trajet dure environ 9h. Salento se trouve ensuite à 50 mn en bus depuis la gare routière de la ville d’Armenia. Le prix total est d’environ 20 €.
Il faut prendre une jeep Willy sur la place principale. Les horaires de départ et de retour sont affichés sur le bungalow de vente des tickets. Il y a des jeeps tous les jours et presqu’à chaque heure de 5h30 à 17h30. Le trajet coûte 4000 COP par personne. Partez de bonne heure, parce que l’après-midi, le temps se gâte et la brume est dense.
L’entrée du parc est payante. Elle coûte 2 000 COP par personne (Prévoyez de l’argent liquide.)
De Salento, il et possible de faire des randonnées à cheval et de visiter une finca, le tout en 4 à 5 heures (de 90 000 à 120 000 pesos selon la durée et l’itinéraire). On peut aussi y aller à pied (1h), à vélo ou en jeep.
Prix d’entrée dans La Finca Las Acacias : 12 000 COP, soit 3 €, café inclus.
Dans le village, il y a énormément d’hostals, de petites guesthouses ou d’hôtels, du plus rustique au bel hébergement.
J’ai séjourné dans l’hostal La Casa La Eliana. Très bon accueil, établissement simple, ambiance conviviale.
Le soir, je dînais généralement à la Casa La Eliana pour éviter de rentrer seule, de nuit. La carte propose des snacks, des salades, des pizzas et de bons plats indiens.
Le midi, j’ai alterné entre une bonne truite grillée au restaurant Juan Esteban Parrilla y vinos sur la grande place et le Cafe Bernabe Gourmet ou le restaurant végétarien le Vegggie
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