Un grand bol d’air frais sur l’Avenue des volcans en Equateur !
Dans le sud de Quito, des dizaines de volcans, dont plusieurs encore en activité, pointent leur nez vers le ciel sur 450 kms le long des Andes équatoriennes, et notamment le Cotopaxi et le Chimborazo, tous deux très appréciés des trekkeurs en haute altitude.
Cette région où les plus hautes montagnes d’ Equateur sont concentrées, est appelée « l’avenue des Volcans », un nom donné par l’explorateur allemand Alexander von Humboldt en 1802. Les plus hauts sommets du pays restent, en comparaison avec les montagnes d’Himalaya, relativement plus faciles à atteindre (d’après l’avis des connaisseurs).
Je suis allée au début de mon voyage autour du monde au Népal et au Bhoutan, mais je n’avais jamais randonné à des altitudes aussi élevées qu’en Equateur. Le Cotopaxi et le Chimborazo font partie des trois plus hauts volcans du pays, avec le Cayambe que je n’ai pas vu (environ 5700 mètres d’altitude).
Une approche du volcan Cotopaxi dans le brouillard
La route d’accès, puis le chemin carrossable qui mènent au Cotopaxi (5897 mètres) offrent des paysages sauvages, magnifiques et un peu fantomatiques en raison de l’épais brouillard qui entoure le volcan.
C’est le plus haut volcan actif de ce pays, l’un des plus beaux au monde, à la forme parfaite, coiffé d’un cône recouvert de neiges éternelles. Sa dernière éruption date de 2015 et il est encore aujourd’hui considéré comme l’un des volcans les plus dangereux au monde. Il est situé au sud-est de Quito, la capitale de l’Equateur, dans un parc national protégé où l’on accède en voiture ou en bus, accompagné par un guide qui possède la licence du Parc National Cotopaxi.
Avec Heriberto mon guide, nous faisons un premier arrêt au niveau de la lagune de Limpiopungo, à 3 800 mètres d’altitude. Il fait très froid et j’essaye de me réchauffer en faisant le tour de la lagune au cours d’une belle balade d’une heure, sur un sentier bien aménagé dans un environnement très agréable et calme.
Il est possible de randonner durant une heure jusqu’au refuge José Ribas à 4 800 mètres d’altitude. Mon guide me dit que la vue sur la calotte glacière du volcan et sur la lagune y est superbe, mais le brouillard est tellement épais que j’y renonce. Quant à ceux qui veulent faire l’ascension du Cotopaxi jusqu’à son sommet, elle est réservée aux sportifs expérimentés. il faut bien sûr être accompagné de guides nationaux certifiés et qualifiés et expérimentés pour la réaliser.
Nous quittons donc la lagune pour grimper en 4×4 à travers les hauts plateaux parsemés d’une végétation rase et de blocs de pierre volcanique. C’est un paysage sauvage, hostile (surtout par temps gris), mais en même temps plein d’énergie. C’est en allant au Cotopaxi que j’ai rencontré des gauchos qui conduisaient leur bétail dans la pampa, des chevaux sauvages et mes premiers lamas. Je descends de voiture pour essayer de m’en approcher, pas trop rassurée, mais ils ont encore plus peur de moi que moi d’eux. Des images fortes qui m’ont marquée !
Le volcan Chimborazo, le sommet le plus « haut » du monde…
Non, non… je ne me suis pas trompée ! Le Chimborazo possède bien le titre du sommet le plus éloigné du centre de la Terre, donc, d’une certaine façon, le plus «haut» du monde, avec 6 310 mètres d’altitude.
Même si le mont Everest s’élève à 8 848 mètres d’altitude… Voici l’explication des scientifiques : avec sa forme ellipsoïdale, la terre renflée à l’équateur et aplatie aux pôles possède un rayon de 21 kms plus important à l’équateur qu’aux pôles. Le Chimborazo se trouvant à proximité de l’équateur est donc le plus éloigné du centre de la Terre et le plus haut sommet du monde…
Sa dernière éruption date de plus de 10 000 ans et le risque qu’il se réveille est assez limité ! Le Cotopaxi et le Chimborazo sont éloignés de 75 kilomètres.
Sur le chemin qui nous mène au premier refuge du volcan, nous croisons dans le brouillard des troupeaux de vigognes sauvages et très farouches.
Lorsque mon guide s’arrête enfin à l’entrée de la réserve, à 4 386 mètres d’altitude, je ressens un p’tit coup de mou et commence à me sentir oppressée. Avant même d’avoir marché, cela constitue déjà un petit exploit pour moi d’être là !
Direction, le bar du premier refuge à 4 845 mètres pour y boire un thé de coca qui est censé atténuer les effets de l’altitude, en plus des bonbons au coca pris au cours de la montée en altitude. Heriberto a prévu de me faire grimper jusqu’au refuge Whymper (nom du premier alpiniste qui a gravi le sommet en 1880), à 5 041mètres d’altitude. Je me suis dit qu’il avait dû faire erreur sur la personne… L’oxygène commence à se faire rare à cette altitude et rend la marche difficile. Je me rassure en me disant qu’heureusement, j’ai eu le temps de m’adapter progressivement à l’altitude, en séjournant quelques jours à Quito qui est perchée à environ 2 800 mètres.
A coeur vaillant, rien d’impossible ! J’ai repris un thé de coca et l’ai suivi.
Le souffle court, le coeur qui battait la chamade et les jambes en plomb, j’atteins le second refuge à 5 041 mètres en 45 minutes. C’est la première fois que je grimpe aussi haut ! J’y croise une jeune alpiniste allemande en pleurs, partie durant la nuit avec un groupe pour faire l’ascension du glacier jusqu’au sommet et qui avait dû abandonner, victime du mal des montagnes ! il ne faut pas plaisanter avec ce mal et savoir vite redescendre en cas de malaise, une embolie pulmonaire due à l’altitude pouvant survenir.
L’escalade du Chimborazo se fait de nuit, avant que les rayons du soleil ne fassent fondre la glace. Avec un départ vers 22h30, vous arrivez au sommet avant le lever du jour et profitez d’une vue incroyable avant de regagner le refuge pour un petit-déjeuner bien mérité. L’ascension est très physique !
Comme je ne me sentais pas trop mal, mon guide m’a alors proposé de continuer jusqu’au petit lac de Condor Cocha perché à 5 100 mètres. Il souffle un vent glacial, et au fur et à mesure que nous montons, la neige tombe de plus en plus drue. Je ne sais pas si l’ivresse de l’altitude existe, comme celle des profondeurs… mais je me suis prise au jeu et à ma grande surprise (et à celle de de mon guide), je suis parvenue jusqu’à ce lac.
Waouhh ! J’ai carrément dépassé mes limites en grimpant sur les flancs du volcan Chimborazo sous la neige jusqu’à 5 100 mètres.
Je n’étais pas peu fière de moi et ai même pris le temps de faire un petit bonhomme de neige pour faire coucou à mes petits-enfants, avec Couinn-Couinn ma mascotte qui se gelait les pattes !
Le sommet du volcan ne me semble pas proche, mais pas inatteignable… Je pense que mes neurones devaient être un peu gelés parce que je me sentais capable de continuer à grimper vers le sommet. Mon guide me rappelle qu’à partir de cette altitude, le volcan est recouvert de glaciers et l’escalade est réservée aux alpinistes chevronnés et bien équipés de piolets et chaussures à crampons. Les nombreuses tombes plantées près du refuge sont là pour rappeler que « Taita Chimborazo », qui signifie » Papa Chimborazo » ne plaisante pas avec l’amateurisme !
Certains entreprennent l’ascension du volcan seuls, mais il est préférable de se faire accompagner d’un guide sur les pics enneigés car les chemins changent constamment et le temps est imprévisible.
C’est à ce moment-là, que nous avons entendu un énorme bruit, comme des coups de tonnerre à répétition. Hériberto a vite compris qu’il s’agissait d’une avalanche sur le versant opposé. C’est super impressionnant, et, en une fraction de seconde, je me suis demandée ce que je pourrais faire si ça déboulait sur moi ! La réponse est rapide, rien !!!
Je suis très heureuse d’avoir pû approcher le Cotopaxi et le Chimborazo, même s’ils avaient la tête dans les nuages ! Tout comme moi qui voyait un tel spectacle pour la première fois sur les flancs d’un volcan à une altitude aussi élevée…
Infos pratiques pour randonner sur les volcans de Cotopaxi et Chimborazo
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Quand aller randonner ou escalader les volcans ?
Il y a deux saisons en Equateur : la saison sèche et la saison humide. La meilleure période pour la haute montagne est d’avril à juin et d’octobre à décembre, mais la météo étant très capricieuse dans les Andes équatoriennes, il est préférable de demander conseil à des guides expérimentés sur la bonne fenêtre pour réaliser l’ascension des volcans.
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Comment aller au parc national du Cotopaxi ?
Tous les parcs nationaux sont gratuits en Équateur. A l’entrée dans le parc, vous devrez juste vous faire enregistrer en présentant votre passeport ou une copie.
Le parc national Cotopaxi a 2 entrées officielles : l’une située au sud le long de la Panaméricaine et l’autre au nord du côté de Loreto de Pedregal.
Vous pouvez arriver jusque là en bus, en voiture de location ou comme moi, avec un guide en 4×4. Et, vous pourrez en redescendre en VTT !
La plupart des hôtels emmènent les touristes en taxi jusqu’au premier refuge (4 800 m) d’où ils continuent à pied le chemin menant au deuxième. Si vous ne voulez pas passer par une agence, il faudra vous rendre à la gare routière et prendre un bus pour Guaranda en demandant au chauffeur de s’arrêter à l’entrée du parc. Des guides locaux sont disponibles sur place pour vous faire découvrir la faune et la flore à pied ou à vélo. Vous pouvez faire une excursion d’une journée, en marchant jusqu’au refuge José Ribas à 4 800 mètres d’altitude et redescendre ensuite en VTT.
Le parc du volcan Cotopaxi est le parc national le plus visité d’Équateur. Il est ouvert au public tous les jours de 8h30 à 17h, mais il vaut mieux arriver avant 14h si vous voulez le visiter à pied.
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Comment aller au volcan Chimborazo ?
Comme pour le Cotopaxi, vous pouvez arriver jusque là en bus, en voiture de location ou comme moi, avec un guide en 4×4.
J’ai choisi de me faire accompagner par un guide local, par sécurité et pour pouvoir bénéficier d’informations sur le site, mais si vous choisissez de le faire seul, vous pouvez prendre un bus qui part du terminal nord de Riobamba (compagnie Patria) ou louer un véhicule. Prévoyez de partir tôt le matin pour bénéficier d’une meilleure météo et comptez une heure de trajet. Le bus vous déposera à l’entrée du parc, à 4 350 mètres d’altitude. Ensuite, le chemin pour rejoindre les refuges est balisé…
Si vous n’êtes pas déjà acclimaté à l’altitude, n’oubliez pas de vous fournir en pastilles de coca et de boire un thé de coca au premier refuge avant d’entamer votre ascension. Si vous ressentez des vertiges, nausées ou migraines… redescendez immédiatement !
Changement de destination et d’activité ! Je pars visiter le marché de Guamoté. C’est le marché le plus important, le plus beau et le plus authentique de toute l’Amérique du sud ! Enfin, vous l’aurez compris… J’ai adoré !
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