Le déclic !
Il a fallu un événement vraiment important dans ma vie pour que je prenne la décision irréversible et irrépressible de partir faire un tour du monde ! Il y a longtemps que le germe de ce projet était en moi, mais il a fallu ce que j’appelle « mon voyage en Terre Inconnue » pour que survienne le déclic décisif.
Après trois jours dans un état comateux à l’hôpital, je répondais au médecin qui me demandait comment je me sentais « Je veux aller voir mes voisins du monde ».
Incroyable ! Le coma avait remis mes compteurs à zéro et je revenais aux « fondamentaux » ! J’étais en mode « reset » et mon cerveau s’était réinitialisé pendant mon sommeil profond.
Je n’irais pas jusqu’à vous recommander l’hôpital comme destination de vacances, mais j’ai compris qu’il était bon et nécessaire de se mettre en « mode-pause » de temps en temps !
Quand je vous disais que j’avais de la suite dans les idées… 😊 J’avais soudainement compris que j’étais mortelle et il me semblait impensable de quitter cette terre, sans être allée à la rencontre de ses autres habitants. C’était décidé ! J’allais mobiliser toute mon énergie et me battre contre la maladie pour réaliser ce rêve de voyage autour du monde qui me tenait tant à coeur.
J’attendais un déclic… Je ne pensais pas qu’il viendrait sous cette forme inattendue !
J’apprends la résilience et j’attends des jours meilleurs…
Une « année horribilis » a suivi l’annonce de mon cancer durant laquelle j’ai été confrontée à des pertes vertigineuses et n’ai vu aucun profit. Perte de mon intégrité physique de femme, perte de mon activité professionnelle, problèmes financiers et bien sûr, perte de ma confiance et de l’estime de moi-même.
Tel le roseau, je me courbais mais ne cassais pas.
En ayant le sentiment d’avoir tout perdu, je « décrochais » et ne m’accrochais plus qu’à l’essentiel : ma famille, mes amis et mon rêve de voyage.
J’ai finalement reconnu après quelques mois d’inactivité totale, que c’était un immense avantage (voire un luxe) d’enfin « me poser » pour démêler les fils de ma vie passée et réfléchir à celle d’après !
J’ai de la suite dans les idées…
Les magazines de voyage s’accumulant chez moi, il devenait évident qu’un jour je deviendrai actrice et non plus simplement lectrice de récits de voyages.
Il me restait 12 années de travail avant de pouvoir concrétiser mon rêve. 12 années durant lesquelles j’allais faire des voyages-tests de courte durée pour vérifier mon aptitude à voyager loin en solo. Cela me semblait lointain, flou et irréel, mais j’avais besoin de me raccrocher à un projet qui avait du sens pour moi et qui allait me donner de l’énergie pour sortir de mon lit d’hôpital.
A partir de ce moment, je me suis délectée de cette réflexion de Marek Halter
« Un rêve de beignet, c’est un rêve
mais ce n’est pas un beignet…
Mais un rêve de voyage, c’est déjà un voyage ».
C’était exactement cela ! 🙂 J’allais enfin « m’écouter » et m’autoriser à sortir d’une vie « raisonnable ».
Enfin, j’irai au bout de mes rêves !!!
Et puis, un jour…
« Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu’au jour où, pas trop sûr de soi, on s’en va pour de bon » (Nicolas Bouvier).
12 ans après l’annonce de mon cancer et 6 mois après mon départ en retraite, j’étais prête. J’ai enfin pris un billet d’avion en aller-simple et partais voyager pour une durée indéterminée autour du monde.
Enfin, je prenais mon envol pour ma deuxième vie !
Il peut être curieux de raconter ce voyage intérieur très personnel dans mon blog de voyages, mais je me suis aperçue par la suite que mon voyage autour du monde n’aurait pas été le même sans cette étape.
0 commentaires