Suivez le guide ! Je vous propose une visite de Valparaiso en 6 actes…
1. Visiter Valparaiso de bas en haut, du port jusqu’aux « cerros »
Pour mieux comprendre ce qui vous attend, quelques notions d’histoire et de géographie s’imposent !
L’histoire de Valparaiso débute sur les rives d’une superbe baie, à 120 km au nord-ouest de Santiago, la capitale. Fondé en 1544, son port a été le premier et le plus important port marchand sur les routes maritimes qui reliaient les océans Atlantique et Pacifique, par le détroit de Magellan. Le port a joué un rôle commercial majeur dans la région, à partir des années 1880 jusqu’à l’ouverture du Canal de Panama en 1914. Son succès est tel que Valparaiso est alors qualifiée de « Perle du Pacifique ». La ville a ensuite connu une grave récession lorsque l’ouverture du canal de Panama a dévié la route des navires en la privant ainsi de son activité économique principale.
La ville est divisée en deux parties : « El plan » et « Los cerros ».
> « El plan » (la partie basse) est la partie de la ville située le long du port. C’est là que se concentre l’activité commerciale, administrative, scolaire, étudiante, industrielle et portuaire autour de la place Sotomayor. Une jolie place sur laquelle j’ai eu la chance d’assister à une cérémonie religieuse dont l’aspect traditionnel et la ferveur contrastait sérieusement avec le côté bohème des cerros…
J’aime l’ambiance des ports, et celui de Valparaiso est particulièrement animé. Valparaiso est à la fois un port commercial, un port de croisières et une base navale.
Si vous avez le temps, faites un tour dans la baie de Valparaíso pour avoir une vision panoramique de la ville de Valparaiso, « vue d’en-bas ». Vous trouverez sur le port des marins qui vous proposeront de vous emmener sur leur « lancha » (petit bateau) à quelques kilomètres des côtes pour admirer Valparaiso depuis le large.
> Les « cerros » (la partie haute), c’est à dire les collines de Valparaiso. En tournant le dos au port, on fait face à une sorte d’amphithéâtre naturel constitué de 42 cerros (collines) qui s’élèvent au-dessus du Pacifique. Les maisons colorées de la majorité des 300 000 « Porteños » qui y vivent sont plantées de façon chaotique et rendent ce paysage urbain unique.
Pour y accéder, il faut escalader les collines en grimpant l’un des nombreux escaliers ou bien emprunter un funiculaire (ascensor en espagnol).
2. Partir à la découverte du Street Art local
Pour comprendre cette ville, il faut s’intéresser à son histoire dont le street art est le témoin. Ici, les murs parlent… Au début, le street art s’est développé au Chili comme une forme de contestation durant la dictature de Pinochet (1973-1990). Aujourd’hui il s’est démocratisé et est même encouragé par les autorités locales et par les propriétaires de maisons, dont le prix s’accroit lorsqu’une belle fresque y est réalisée. La ville est recouverte d’œuvres en tout genre, et un museo a cielo abierto, un musée à ciel ouvert a été créé en 1992 dans le quartier de Bellavista.
Chaque cerro a ses propres caractéristiques et certains quartiers sont plus décorés que d’autres, comme le Cerro Concepción et le Cerro Alegre par exemple. Ces deux Cerros sont collés l’un à l’autre, laissez vous portez par les peintures murales !
J‘ai débuté mon parcours dans le Cerro Alegre dans lequel je résidais.
René, le propriétaire chilien de « La Nona », la super-guesthouse où je loge est amateur de street art et a demandé à un artiste de réaliser cette oeuvre qui crée une belle ambiance dans la cour intérieure où nous prenions l’apéro. Il m’a indiqué les bons spots pour voir des oeuvres et m’a expliqué l’histoire du Street Art à Valparaiso.
Si vous voulez en savoir plus, demandez à René de participer à une visite privilégiée de Valparaiso organisée par la guesthouse ou faites un « Free Walking Tours » qui propose différents thématiques de circuits. Pas de prix fixe : chacun donne ce qu’il souhaite au guide.
Le cerro Alegre est un quartier où la densité de street art est réellement impressionnante ! Pas besoin de chercher… Il suffit de marcher ! Perdez-vous dans les ruelles et empruntez les nombreux escaliers sans but précis. Vous êtes sûr de faire de belles découvertes !
Il y a des oeuvres à chaque coin de rue, sur les murs des maisons, les escaliers, les boutiques, les cafés et restaurants… Et, il y en a pour tous les goûts ! En voici quelques-unes…
À peine sortie de ma guesthouse, je croisais chaque jour le regard malicieux de cette grand-mère !
J’ai poursuivi ma quête de « murales » (peintures murales) en remontant les collines de la ville vers le Cerro Bellavista d’où l’on découvre une vue spectaculaire sur la baie de Valparaiso.
Dans ce quartier, vous traverserez le museo a cielo abierto. Il est composé de 20 peintures murales de différents styles réalisées par 70 grands artistes chiliens et sud-américains. L’histoire de ce musée remonte aux années 1969 – 1973 lorsque des étudiants de l’Université d’art de la ville réalisent plusieurs fresques en divers endroits de la ville pour revaloriser un quartier populaire.
Lors du coup d’Etat en 1973, Pinochet ordonnera de recouvrir toutes les peintures murales qui coloraient la ville. Après la chute de la dictature, le projet renaît, quelques années plus tard, en 1992.
3.Visiter la Sebastiana, la maison-musée de Pablo Neruda
Juste à côté du quartier Bellavista, poursuivez votre déambulation vers le quartier Florida où se trouve la maison de La Sebastiana, la maison du poète et enfant du pays Pablo Neruda (1904-1973).
La propriété du Prix Nobel de littérature, décédé dans des circonstances mystérieuses suite au coup d’État du général Pinochet, est aujourd’hui un musée.
Sa demeure de 4 étages qui offre une vue panoramique imprenable sur le port, la baie et les collines a été un lieu d’évasion et d’inspiration pour l’écrivain. Il l’a décorée de vieilles photos du port, de collections de cartes anciennes, de paysages marins et de peintures marines, collectées durant ses voyages.
Les murs en bois rappellent la coque d’un bateau, certaines fenêtres donnent l’illusion de hublots de navires et un télescope pointé vers le port rappellent son amour de la mer.
J’ai aimé cette visite que chacun fait à son rythme, de pièce en pièce, ponctuée par les informations données par la voix de Pablo Neruda, grâce à un audio-guide. J’ai eu l’impression que Pablo Neruda était dans la même pièce que moi et commentait ce que je voyais dans sa maison et par les fenêtres.
Il n’est pas autorisé de prendre de photos à l’intérieur.
Autres cerros à visiter…
> Le Cerro Panteon qui abrite 3 cimetières, d’où son nom. Avant la création des cimetières, les habitants de Valparaiso n’avait aucun endroit pour enterrer leurs morts et étaient donc contraints de les jeter en mer.
> Le Cerro « Carcel » qui tire son nom de la première prison de la ville qui a été fermée à la fin des années 90. Elle a été transformée en Parc culturel et centre d’expositions dans les débuts des années 2000.
> Le Cerro Polanco qui est l’un des quartiers les moins sûrs de la ville. En voyant ce quartier plutôt sale, aux allures de squat, couvert de street art et envahi par la végétation, je ne me suis pas attardée… Mais, mise à part la sensation d’insécurité, Polanco mérite le détour !
Valparaiso a une réputation de ville dangereuse, et nombreux ont été les habitants à me prévenir de faire attention lorsque je sortais mon appareil-photo dans la rue, même en plein jour. Je n’ai heureusement jamais eu de problèmes !
4. Emprunter les escaliers, les « ascensores » et vous balader sur les miradors
Puisque 90 % de la population vit dans les cerros, tout a été mis en oeuvre depuis 1883 pour faciliter les déplacements des habitants dans une ville construite à flanc de collines.
Chaque cerro possède son propre funiculaire, appelé localement ascensor qui le relie au quartier du Plan, c’est-à-dire à la zone plate de Valparaiso. Les ascenseurs et funiculaires sont une des particularités de la ville et ont été déclarés « Monuments historiques ». Sur la quarantaine de collines que compte la ville, seules une dizaine dispose aujourd’hui encore de leur ascensor…
J’ai plus souvent emprunté les escaliers que les ascenseurs pour passer de la ville basse à la ville haute, histoire de me muscler les mollets… En fait, c’est plutôt parce que je n’ai pas arrêté de me perdre dans les petites ruelles ! Et, je ne l’ai pas regretté.
Les escaliers sont eux-aussi peints et font passer des messages, comme l’un des plus connus : « We are not hippies, we are happies ».
Pour avoir une jolie vue sur la baie, le port et les collines de la ville, rien de tel que les « miradors », ces belvédères qui sont très nombreux à Valparaiso. L’endroit idéal pour en profiter, c’est l’avenue Alemania qui traverse toute la ville dans ses hauteurs.
Les quartiers résidentiels qui y ont été construits par les immigrants anglais et allemands au milieu du 19e siècle sont eux-aussi couverts de street art. Rendez vous au Paseo Dimalow où sont condensés des hôtels luxueux, des restaurants et petites boutiques.
Autres beaux points de vue : le Paseo 21 de Mayo qui se trouve tout en haut du Cerro Artilleria près du Musée maritime, le Paseo Yugoslavo dans le cerro Alegre où l’on accède par l’ascenseur El Peral et les Paseo Gervasoni et Paseo D’Atkinson, tous deux situés sur le Cerro Concepción.
5. Prendre un cours de cuisine chilienne
Comme dans pratiquement tous les pays visités lors de mon tour du monde, j’ai pris un cours de cuisine chilienne.
J’ai choisi l’équipe très sympathique de Chilean Cuisine Cooking School, une école située dans une petite ruelle du cerro Mariposa, à proximité du « Museo a Cielo Abierto » et de la maison de Pablo Neruda « La Sebastiana ».
Différentes formules sont proposées en fonction du temps dont vous disposez et de votre budget, avec ou sans visite du marché.
Nous avons commencé par la réalisation du « Pebre« , une sauce épicée incontournable sur une table chilienne.
Puis, nous avons continué par des « Machas Parmesanas » qui constituaient l’entrée, suivies de la réalisation d’ « Empanadas« .
Nous avons fini notre repas par un « leche asada », un dessert traditionnel au Chili.
Enfin, lorsque tous nos plats ont été prêts, nous avons préparé le cocktail typique du Chili, le « Pisco sour » pour commencer en beauté notre dégustation.
6. Chiller, savourer les spécialités gastronomiques et les cocktails du soir
La vie nocturne de Valparaiso est très animée et c’est la ville où j’aurais fait le plus la fête durant mon voyage autour du monde !
J’ai souvent fini mes journées sur la terrasse du Faune, un restaurant, bar et hôtel haut-perché sur une colline, dont la terrasse offre un panorama magnifique sur la ville. Je garde aussi le souvenir marquant d’un apéro-musique qui s’est prolongé toute la nuit avec un concert de rock et des reprises des Rolling Stones. Avec Mauro, un jeune argentin et Jemma, une jeune anglaise qui séjournaient dans la même guesthouse que moi, nous avons refait le monde et largement fait honneur au Pisco Sour, la boisson nationale !!!
Question gastronomie, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets ! Je n’ai pas fréquenté de grands restaurants et j’ai plutôt alterné la consommation d’empanadas, des beignets fourrés à la viande, au poulet ou aux légumes avec celle de cevice, un plat de poisson cru d’origine péruvienne. Deux plats que j’adore !
J’ai quitté Valparaiso à regret pour prendre très excitée la direction de San Pedro de Atacama. Encore un nom qui résonne dans ma tête comme un lieu de grands espaces et de belles aventures…
Infos pratiques
En bus
Se rendre à Valparaiso depuis Santiago est super simple. Il y a une quarantaine de bus qui partent de Santiago dans la journée pour arriver au Terminal Rodoviario à Valparaiso. Le trajet prend environ 1h30 mn et revient à 5 €.
À pied ! Vous aurez des mollets d’enfer à la fin de votre séjour 😉 Ou, en empruntant les célèbres ascensores de Valparaiso pour passer de la ville basse à la ville haute.
Visiter Valparaiso de façon individuelle ou en faisant appel à un Free Walking tour pour un tour guidé, thématisé et commenté en échange du pourboire que vous souhaitez donner. Plusieurs agences parmi lesquelles : agence Tours 4 Tips – Valparaiso Walks – Free Tours Valparaiso – Civitatis – Valpo Street Art Tours
Vous trouverez votre bonheur sans difficultés ! Auberges de jeunesse, chambres chez l’habitant, hôtels de luxe ou appartements à louer… Si vous souhaitez profiter à fond de l’ambiance bohème de Valparaiso, choisissez un logement dans les cerros les plus animés (Alegre, Conception, Bellavista).
0 commentaires