Osaka, première destination de mon trop court séjour au Japon…
Nous sommes début avril. Je viens de quitter la ville de Busan dans le sud de la Corée pour la dernière étape d’un grand voyage de dix mois en solo, le Japon !
En temps normal, le vol depuis Busan dure une heure et demie, mais, ce jour-là, mon vol et mon arrivée sont plutôt mouvementés ! Il y a un cyclone entre la Corée du sud et le Japon et mon vol est retardé d’une heure et demie… Lorsque nous arrivons au-dessus d’Osaka, l’avion tourne au-dessus de la ville pendant plus d’une heure avant d’atterrir. L’avion est balloté au gré des vents comme une coque de noix. J’ai rarement eu autant de perturbations en vol et eu aussi peur ! L’atterrissage a été un grand moment de stress, puis de bonheur… Mais, les problèmes n’étaient pas finis !
Après avoir récupéré mes bagages, pas de taxi, pas de bus, pas de métro aérien, pas de train… Aucun moyen de transports ne circule tant que le vent ne faiblit pas ! L’aéroport d’Osaka ressemble à un très grand centre commercial avec de nombreuses boutiques et restaurants et il m’est tout compte fait plutôt agréable d’y passer quelques heures, malgré mon sac lourd de dix mois de nomadisme.
En fin de journée, je finis enfin par prendre un train qui rejoint le terminal des gares d’Osaka en une heure. Arrivée dans cette gare immense, la 4ème plus fréquentée du Japon avec 2,3 millions de passagers quotidiens, je dois prendre un autre train afin d’arriver à la gare d’Osaka centre, puis un métro pour me rapprocher de mon hôtel. Petit moment de découragement (en fait, grosse envie de pleurer et de m’asseoir au milieu de la gare…) et grand moment de solitude dans le labyrinthe des couloirs de ce terminal. Je me retrouve dans un gigantesque mall souterrain au milieu d’un dédale de grandes galeries marchandes, de supermarchés, de grands hôtels dans des couloirs entremêlés avec ceux du réseau ferroviaire. Tout est indiqué en japonais, je suis fatiguée, complètement perdue, avec un sac trop lourd sur le dos et la compréhension avec les japonais se révèle particulièrement difficile. Très très peu d’entre eux parlent anglais !
J’ai eu mon lot d’émotions et de complications pour la journée, et je décide d’abandonner les transports en commun pour prendre un taxi qui me dépose devant mon hébergement, l’Ark Hotel Osaka.
Comment organiser la visite d’Osaka en deux jours ?
J’ai choisi de venir à Osaka parce que je voulais avoir une vision moins touristique du Japon qu’à travers les seules visites des villes de Kyoto et de Tokyo. J’avais lu qu’Osaka, 3ème plus grande ville du Japon, capitale économique de la région du Kansai était à tord délaissée par les touristes et qu’elle valait vraiment le coup d’être visitée ! La ville qui compte 2,66 millions d’habitants est implantée autour d’une baie, et malgré l’incroyable densité de population, c’est une métropole agréable, aérée et conviviale qui fut autrefois la capitale du Japon.
Je n’ai pas de programme précis pour la visite d’Osaka le 1er jour. Il y a suffisamment de choses à découvrir au détour de chaque coin de rue… Tout m’étonne et me stupéfie ! Tous les clichés « carte postale » du Japon sont au rendez-vous sous mes yeux… Je n’ai pas envie d’affronter le labyrinthe des gares, des lignes de trains et de métro. Juste envie de flâner !
Je m’aperçois vite que je vais trouver mon bonheur dans cette ville. Architecture moderne, temples de la consommation, empires du jeu, lieux et marchés traditionnels, petites ruelles d’un autre temps, population détendue et souriante, gastronomie qui vous donne envie de tout goûter… Tous les ingrédients sont réunis pour me donner envie d’y revenir plus longtemps une prochaine fois !
J’ai joué la touriste dans le quartier Dotonbori…
Dotonbori se trouve sur la berge du canal dotonbori-gawa sur lequel naviguent des vedettes qui organisent des tours du quartier par voie fluviale. Vous reconnaîtrez facilement le quartier lorsque vous verrez un attroupement de locaux et de touristes devant l’emblème de la rue. Je n’ai pas échappé à la règle et me suis comportée en vraie touriste en mitraillant le quartier avec mon appareil-photo.
L’emblème en question s’appelle « Glico Man » et il n’y a pas de visite d’Osaka sans photo devant Glico ! Il s’agit d’une grande enseigne de 20 mètres de hauteur qui représente un sprinteur, les bras levés sur une piste bleue. Ce tableau d’affichage qui date de 1935 était une publicité pour Ezaki Glico, un célèbre confiseur japonais. C’est désormais un point de rendez-vous incontournable pour les touristes et les amateurs de photo. Les centres commerciaux, les cinémas, les salles de jeux d’arcade, les bars et les innombrables restaurants ont investi ce quartier qui est devenu le quartier le plus vivant et le plus bruyant d’Osaka. À deux pas de là, changement d’ambiance avec des petites ruelles pleines de petits restaurants traditionnels et de bars aux enseignes colorées.
La rue Dotonbori débouche sur DenDen Town, le quartier très fréquenté par les jeunes geeks de tous pays. C’est le paradis « Otaku » pour les amateurs de matériel électronique, de jeux d’arcade sur plusieurs étages, de culture manga/jeux-vidéo, de jouets, de figurines et de robots. Si comme moi, vous ne connaissiez pas l’univers « otaku », cela désigne l’univers de personnes fanatiques de mangas, d’animation ou de jeux vidéo qui ne vivent que pour leur passion liée à la culture japonaise. DenDen Town est aussi le royaume de jeunes filles court-vêtues, habillées en soubrettes qui attirent la gente masculine dans des maid-cafés…
Et maintenant, passons à la visite du « Vrai » Osaka !
J’aime bien visiter seule un pays en me fiant à mon intuition… Mais, au Japon, la compréhension du pays est tellement difficile que l’intérêt d’une visite d’Osaka sans les conseils avisés d’un guide me semblait plutôt limité. Je ne suis pas fan des visites avec un guide qui tient le même discours et fait le même circuit avec tous les touristes. J’avais contacté l’association Japon Safaris avant d’arriver à Osaka. L’association organise dans plusieurs grandes villes du pays des « safaris photos » qui sont en fait des visites insolites et ciblées selon vos goûts, accompagnées par un photographe. Nul besoin d’être un expert en photographie, c’est plutôt une question de curiosité…
Plusieurs modules sont proposés pour la visite d’Osaka. J’ai été séduite chez Osaka Safaris par le fait de découvrir la ville avec les commentaires en français d’Angelo, fin connaisseur et grand amateur de la culture locale, de pouvoir lui faire part de mes centres d’intérêt, de profiter de son oeil de photographe pour trouver les bons spots photos et de bénéficier de ses conseils dans ma pratique photographique. L’ambiance ressemblait plutôt à un groupe de copains qu’à un circuit guidé ! J’avais réservé une balade d’une matinée (trop court !) et avais exprimé à Angelo mon souhait de visiter un marché traditionnel.
Le rendez-vous est fixé à 9 heures avec Angelo et 3 autres personnes devant la célèbre horloge à eau de la gare JR d’Osaka. Ce lieu est un point de rendez-vous connu et pratique qui se situe près du centre d’information touristique au centre de la gare. L’horloge se trouve dans un ensemble architectural ultra-moderne proche de la gare, le South Gate Building. L’horloge à eau est un pan de mur sombre, sur lequel des jets d’eau illuminés par des spots et gérés par ordinateur forment des motifs floraux, des notes de musique ou des textes. Chaque minute, l’heure apparait trois fois de suite en format digital. Spectaculaire, mais pas facile à photographier…
Le quartier Umeda
Nous prenons le métro et commençons notre visite par le quartier d’Umeda, au nord d’Osaka. C’est le quartier moderne et animé des buildings d’affaires, des complexes hôteliers, des vastes centres commerciaux et de la grande gare d’Osaka qui dessert toutes les villes environnantes. Angelo nous propose de prendre de la hauteur en nous rendant dans un building qui fait face à l’Umeda Sky Building. Ce building au design avant-gardiste (photo de droite ci-dessous) surplombe la ville de ses 173 mètres de haut. Il est constitué de deux tours jumelles de quarante étages qui sont reliées entre elles par un observatoire circulaire au dernier étage.
Autant vous dire que le point de vue à 360° d’en-haut sur la ville est assez exceptionnel. Le moment idéal pour s’y rendre est à la tombée de la nuit, pour profiter en plus du coucher du soleil… Le prix d’entrée est de 1000 ¥ par personne (environ 7€) et grâce à Angelo, nous profitons de la même vue, gratuitement, du building d’en face.
Suite de la visite d’Osaka dans un marché populaire
Notre seconde visite nous emmène dans un marché traditionnel de quartier. J’avais auparavant précisé à Angelo mon intérêt pour l’alimentation et pour les marchés locaux. Je ne pourrais pas vous dire dans quel marché il nous a emmenés (Angelo souhaite garder ses bonnes adresses…), mais c’est un marché couvert, un peu underground et assez confidentiel dont on ne pouvait pas imaginer l’existence au fond d’une ruelle. Le marché traditionnel a une clientèle exclusivement locale et populaire. La plupart des étals sont occupés par les marchands de poissons.
Je visite les marchés dans le monde entier, et cela me conforte toujours dans l’idée que c’est vraiment le meilleur moyen de côtoyer les habitants et de découvrir leurs habitudes culturelles et culinaires.
Les commerçants accueillent Angelo et notre petit groupe avec le sourire et continuent imperturbablement à découper toutes sortes de poissons. On en salive d’avance à l’idée de déguster un peu plus tard ces filets de poissons sous forme de sushis ou de makis dans l’une des petites échoppes-restaurants du marché. C’est ce que nous ferons pour terminer ce « Osaka Safari » autour d’assiettes de différentes préparations de thon…
Ce que je n’ai pas vu…
Impossible de faire la visite d’Osaka en deux jours quand on aime prendre son temps comme moi. Voici quelques suggestions de visites que je ferai une prochaine fois ! J’ai trouvé la ville pleine d’énergie, vivante, accueillante avec un côté populaire sympathique.
Le château d’Osaka
C’est le plus beau château du Japon. Bâti sur 8 étages dont 3 intérieurs et 5 extérieurs, il a subi dans le temps de nombreuses transformations. Le site a eu très longtemps une fonction militaire. il possède ainsi une importante collection d’armes, armures et objets du quotidien du château réunis dans le Musée qui est installé dans les différents étages du donjon. Les visiteurs y découvrent ainsi l’histoire du château, mais aussi plus largement celle d’Osaka et de l’époque de sa construction
Le quartier de Shinsekai
Shinsekai est un quartier populaire emblématique d’Osaka. De sa traduction littérale, le « nouveau monde », il a été aménagé en 1912 en s’inspirant des villes de Paris et New York, avec pour symbole la tour Tsutenkaku qui domine la zone. Aujourd’hui les visiteurs s’y rendent notamment pour la gastronomie locale bon marché, même si le quartier n’a pas une bonne réputation au niveau de la sécurité.
Le temple Shi Tennō-ji
Construit sur une initiative impériale en 593, c’est l’un des temples les plus anciens au Japon ainsi que le premier temple construit par l’Etat. Pour l’histoire, c’est le Prince Shōtoku qui fit ériger ce premier temple officiel, accordant ainsi au bouddhisme le statut de religion d’État.
Le Musée national d’art d’Osaka
Le Musée National d’Art, situé dans le centre d’Osaka sur l’île de Nakanoshima, contient deux étages souterrains qui présentent des expositions spectaculaires d’art contemporain. Les œuvres exposées sont locales et internationales. Le musée en lui même en est une, représentant l’ondulation de roseaux dans le vent.
Un cours de cuisine
J’avais trouvé des cours qui me semblaient intéressants sur ces sites : https://www.eatosaka.com/ ou https://www.vivrelejapon.com/ville-tokyo/tokyo-washoku-cours-cuisine pour apprendre la préparation de quelques plats traditionnels et les techniques de base. Mais, j’avais vu trop court en temps ! Ce sera pour la prochaine fois…
Infos pratiques
- Comment rejoindre Osaka depuis l’aéroport ? Personnellement, cela m’a semblé tellement compliqué que je vous renvoie sur ce site où tout est très bien expliqué https://www.kanpai.fr/kakikomi/bach-kun/aeroports-dosaka
- Qu’est-ce que le Japan Rail Pass (ou JRP) ? C’est un forfait de transport pour les lignes de la compagnie nationale Japan Railways au Japon. D’une durée d’une, deux ou trois semaines, le JR Pass permet de voyager 24h/24 de façon gratuite et illimitée dans les trains, bus et ferrys sur l’ensemble du Japon. Il s’avère particulièrement rentable et est réservé aux touristes étrangers qui doivent impérativement le commander avant de partir. Renseignements précis et détaillés ici : https://www.kanpai.fr/japon/japan-rail-pass.html et ici https://www.vivrelejapon.com/japan-rail-pass/faq
- Qu’est-ce que les Osaka Amazing Pass ? Ce sont des pass valables sur un à deux jours qui permettent de bénéficier de gratuités ou de réductions pour l’accès illimité au métro dans certaines zones de la ville, l’accès gratuit à certaines attractions et lieux touristiques et sur une sélection de restaurants et de magasins. Des pass bien utiles pour votre visite d’Osaka qui s’achètent dans les points d’infos touristiques des gares. Tous renseignements sur le site https://www.osp.osaka-info.jp/en/about/whats.html
- Comment faire une visite d’Osaka unique et inédite ? Avec Osaka safaris sans aucun doute ! (je le dis en toute indépendance…).
J’ai choisi l’Ark Hotel, proche du quartier de Dotonbori, proche des métros et des restaurants. Confortable et bon marché.
Il y a un nombre impressionnant de restaurants à Osaka. N’hésitez pas à tester la street-food, omniprésente à Osaka et idéale pour les budgets serrés. Au menu : l’okonomiyaki (omelette locale), les Takoyaki (boulettes de pâte) le Kitsune Udon (soupe) et le kushi-katsu (assortiment de viandes, poissons ou légumes frits et panés, servis sur des petites broches de bois.
Merci pour cet article sur Osaka ^^
J’y ai passé deux jours en 2015 et je rêve d’y retourner depuis! Ton article fait remonter plein de souvenirs
Nicolas
je suis ravie qu’il t’évoque de bons souvenirs ! Moi aussi, je rêve de retourner au Japon parce que ma première visite a vraiment été une découverte ébahie chaque jour. J’ai maintenant envie d’y passer davantage de temps pour essayer de mieux comprendre la culture japonaise.