En route pour les petits villages de Nong Khiaw et Muang Ngoi !
Avant que je ne prenne racine à Luang Prabang… Il est temps pour moi d’aller explorer les petits villages de Nong Khiaw et de Muang Ngoi, situés dans le nord du Laos au bord de la rivière « Nam Ou », à 130 kms de Luang Prabang pour le premier d’entre eux. Ils sont réputés pour être de parfaits endroits où apprécier la douceur de vivre du pays, bien que même dans une ville plus importante comme Luang Prabang, ce ne soit déjà pas si difficile ! Je vais donc quitter provisoirement ma guesthouse préférée avec son restaurant face au Mékong, le View Khem Khong.
C’est parti pour Nong Khiaw !
Je grimpe dans un petit bus local bondé qui a beaucoup vécu, aux sièges défoncés pour quatre heures de route chaotique. Les billets de bus se vendent dans les nombreuses agences de tourisme de Luang Prabang pour le prix de 70 000 Kip (environ 7 €). Le trajet suivant vers Muang Ngoi se fera en bateau.
L’arrivée à Nong Khiaw
Le petit village de Nong Khiaw (3 500 habitants) est situé dans un environnement superbe, niché au bord de la rivière et entouré de plusieurs falaises karstiques impressionnantes. Je suis tout de suite séduite par ce petit village à l’ambiance si calme. Avant d’aller explorer le village, je pars déposer mes bagages dans la guesthouse dans laquelle j’avais réservé une chambre. À première vue, les bungalows de la Ban Lao Sunset Bungalow sur pilotis et de construction traditionnelle en bois, face à la rivière sont bien situés et semblent charmants.
En fait, quand je suis arrivée, j’ai dû chercher un certain temps quelqu’un pour me renseigner et j’ai vraiment eu l’impression de déranger. Le personnel était mal aimable, mais j’étais fatiguée et n’ai pas eu le courage d’aller voir ailleurs… j’ai donc fini par m’installer dans un bungalow mitoyen des deux côtés, avec des cloisons en feuilles de palmier tressé. C’est romantique et écolo certes, mais dépourvu de toute isolation phonique et thermique !
Nous sommes le 7 février, veille du nouvel an chinois. Le village est littéralement envahi par des convois de voitures chinoises, et les guesthouses et restaurants sont presque tous « réquisitionnés » pour festoyer. J’ai des voisins chinois des deux côtés qui fêtent copieusement et bruyamment le passage à cette nouvelle année du singe… avant de ronfler avec une puissance sonore contre laquelle mes boules Quiès se sont révélées inefficaces. Moi qui étais venue ici pour trouver le calme et le repos, ça commençait mal et je ne vous recommande pas cette guesthouse (avec ou sans chinois) !
Je vais aussi vite constater durant cette nuit pénible que la météo à Nong Khiaw est très très fraiche le matin comme en fin de journée à partir de 17 heures, et très très chaude dans la journée (en tout cas en ce mois de février). Je ne m’attendais pas à subir un tel froid la nuit, renforcé par la proximité de la rivière. J’ai donc dormi toute habillée et n’ai pas fermé l’oeil de la nuit. Pour finir, pas d’eau chaude dans la salle de bain pour me réconforter… Dans une chambre à 30 $ (26 €) dans ce petit village du Laos, je suis déçue ! J’ai rencontré plus tard des touristes qui dormaient à la Sunrise guesthouse, située de l’autre côté du pont d’entrée dans le village. Même si ce n’est pas le grand luxe, elle offre de bien meilleures prestations, le sourire et de l’eau chaude pour 80 000 Kip (8 €) !
Il en fallait plus pour m’abattre, et fort heureusement, le charme de Nong Khiaw a immédiatement opéré, en me rendant ma bonne humeur et mon envie d’aller me balader. L’ambiance et les couleurs sont douces autour du fleuve « Nam Ou » et donnent juste envie de flâner et de prendre son temps à la terrasse du « Coco Home », charmant petit restaurant face à la rivière. J’aime voyager lentement en prenant mon temps, et ça tombe bien parce que les Laotiens sont vraiment très très lents. Dans les petits villages de Nong Khiaw et Muang Ngoi, c’est un véritable éloge à la lenteur au quotidien ! Et c’est contagieux… on attrape très rapidement leur rythme (ou absence de rythme).
Que faire à Nong Khiaw ?
- Se balader, regarder la vie nonchalante des laotiens et faire comme eux… vivre au ralenti !
- Faire une petite randonnée d’une heure pour atteindre un site qui offre un très beau point de vue sur toute la vallée. Y aller de préférence avant le lever du soleil pour les amateurs de photos. Pour atteindre le point de vue, emprunter un petit chemin qui part à la sortie du village et s’acquitter d’un droit de passage de 20 000 Kips (soit 2€).
- Visiter les villages des environs à pied individuellement, ou choisir parmi les activités proposées par les agences de tourisme locales comme des treks, de l’escalade ou du kayak…
Deux jours plus tard, embarquement sur le bateau pour me rendre à Muang Ngoi
Après deux journées de détente, je prends un bateau long et étroit de type « long-tail » à l’embarcadère de Nong Khiaw, direction Muang Ngoi, un petit village plus au nord sur le fleuve « Nam Ou ». Le bateau est le seul moyen depuis Nong Khiaw pour rejoindre ce village isolé qui ne bénéficie de l’électricité que depuis très peu d’années. Le parcours au ras de l’eau est enchanteur, malgré les brumes froides du matin sur la rivière. Le trajet dure une heure et demie en partant de Nong Khiaw et coûte 25 000 Kips ( 2,50 €).
Arrêt dans deux petits villages avant d’arriver à Muang Ngoi
Un couple d’américains m’accompagne sur le bateau et le pilote nous propose de faire un arrêt sur la rivière pour faire un trek de 5 heures jusqu’à Ban Houady et Ban Pha Yong (Ban veut dire village), deux petits villages perdus au milieu de nulle part où il est possible de dormir chez l’habitant ou dans des cabanes. Une belle expérience à vivre pour 10 à 20 000 Kips la nuit (1 à 2 €).
Dans les deux villages, l’activité principale est la cueillette et le séchage d’herbes utilisées pour faire les traditionnels balais que l’on retrouve partout en Asie. Ces plantes qui ressemblent à des plumeaux poussent en abondance dans les arbres de cette région. Les femmes mettent les plumeaux à sécher partout dans le village. Une fois secs, ils sont envoyés en Chine pour être assemblés et former les balais. Il n’y a pas d’usine au Laos permettant de faire des produits finis.
Partout, les villageois nous accueillent avec le sourire et nous laissent partager leur quotidien très gentiment.
On voit les femmes tisser ou travailler avec leurs enfants au sein ou sur le dos, et pour une fois dans un village traditionnel, il n’y a rien à vendre, et c’est bien agréable… En dehors du travail pour les balais, la population vit de sa pêche et de son agriculture totalement bio produite dans des petits jardins sur les berges inclinées de la rivière.
Nous dégusterons leurs produits au cours d’un déjeuner copieux à l’ombre sous les arbres. Au menu, une soupe avec des feuilles de légumes, du riz, une salade de bambou, de l’omelette aux herbes et une purée de piment, suivis de bananes au dessert. Tout était très bon ! Pour digérer, un petit verre d’un violent alcool lao-lao non définissable… Après déjeuner, nous avons le bonheur de visiter une classe dans l’un des villages, avec l’accord de la maîtresse. Elle nous explique que les enfants n’ont classe que le matin ou que l’après-midi, de façon à ce que tous les enfants puissent avoir accès à l’éducation. La scolarisation est gratuite, même s’il reste aux parents à acheter l’uniforme, les livres et les fournitures.
Arrivée à Muang Ngoi, les rabatteurs des guesthouses nous attendent…
Cette fois-ci, je n’ai pas réservé, et je veux voir sur place. La première guesthouse visitée dans l’entrée du village, tout de suite à gauche après le débarcadère, la « Lattanavongsa guesthouse » me convient. Pour le prix de 60 000 kips (6 €), de l’eau chaude et une connexion wifi dans le restaurant, je ne vais pas hésiter plus longtemps.
Aussitôt arrivée, je pars en reconnaisance dans le village. Et ça va vite ! Le petit village, lui aussi encastré entre de hautes falaises karstiques s’étale de part et d’autre d’une seule rue en terre battue. Au bout de cette rue partent des petits chemins qui desservent trois autres villages encore moins fréquentés et plus isolés : Ban na, Huay Bo et Huay Sen, à 1h30 de distance à pied pour le plus proche.
À partir de 18 h, il fait nuit et froid au bord de la rivière. À 20 heures, au plus tard, je suis au lit et m’offre une belle cure de repos.
Ici, mon restaurant préféré sera « le gekko », tenu par un jeune couple laotien, elle à la cuisine et lui au service. Leur bébé dormait sur une pile de coussins sur une table d’où ils pouvaient le voir tous les deux pendant leur travail. J’étais à la fois un peu inquiète et évidemment très attendrie par cette ambiance familiale si cool. J’ai chargé Couinn-Couinn ma mascotte de surveiller le petit entre deux retrouvailles avec ses cousines canettes, nombreuses dans le village…
A Muang Ngoi, les touristes (beaucoup de routards de tous pays) se mêlent harmonieusement aux locaux, aux poules, poussins, coqs, canards et chiens dans la rue en terre battue. Les enfants organisent des combats de coqs dans leur jardin ou jouent avec leur ballon tressé en osier dans la rue où il n’y a pas aucune voiture, mais des espèces de tracteurs pour transporter les marchandises.
Que faire à Muang Ngoi ?
- Comme à Nong Khiaw, se balader et regarder la vie nonchalante des laotiens
- Faire une randonnée d’une heure et demie pour atteindre les trois autres villages encore moins fréquentés de Ban na, Huay Bo et Huay Sen
- Poursuivre la découverte des villages plus au nord en longeant la rivière en bateau
Après deux journées de déconnection totale à Muang Ngoi, je rentre à Luang Prabang en reprenant le bateau vers Nong Khiaw, puis, à nouveau un bus local.
Là, je vais continuer à retrouver chaque matin Phone le jeune moine auquel je vais donner des cours de français au sein de son monastère durant trois semaines, avant de partir découvrir les 4000 îles dans le sud du Laos.
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