La Namibie : un rêve sur papier glacé devenu une réalité
J’avais envie de découvrir en vrai ce que je ne me lassais pas d’admirer dans les magazines de voyage… Les vastes étendues de savane, les paysages désertiques, les immenses dunes de sable et la faune sauvage de la Namibie. J’avais aussi envie de rencontrer les Himbas dans le nord de la Namibie, l’une des ethnies qui composent la population namibienne.
La Namibie, située sur la côte sud-ouest de l’Afrique australe est cernée par l’Angola et la Zambie au Nord, le Botswana à l’Est et l’Afrique du Sud au Sud-Est. Elle est grande comme une fois et demi la France et compte à peine 2,5 habitants au km2, ce qui la place au second rang mondial de faible densité humaine après la Mongolie.
J’en avais rêvé… et je l’ai fait ! Durant 26 jours, au mois d’Août.
Certains disent que la Namibie est la « Suisse » de l’Afrique
Il est vrai que 31 années de colonisation allemande (1884-1915), ça laisse des traces dans les noms des villes, leur organisation architecturale, une qualité des infrastructures et une certaine propreté et coquetterie des rues et des maisons.
Autre héritage germanique, une gastronomie métissée composée à la fois de strudel et de choucroute, mais aussi de saucisses boerewors, de lanières de biltong (viande séchée) et de l’incontournable braai (barbecue) apporté par les Afrikaners qui se font griller des pavés de kudu, de spingbox, d’antilopes ou de zèbres. Le tout arrosé par une Windhoek Lager (la bière nationale), réputée 100 % naturelle ou l’un des excellents vins sud-africains.
Visiter la Namibie du nord au sud
Dès mon arrivée, j’ai contacté l’agence locale Wild Dog Safaris pour organiser mes deux semaines de circuit en Namibie du nord au sud. Cela s’est conclu très rapidement. Certains voyageurs découvrent la Namibie seuls, et il est vrai que c’est assez facilement faisable, mais je ne me sentais pas l’âme d’une voyageuse suffisamment aguerrie pour partir seule au volant d’un 4×4 et dormir sous tente.
C’était une grande première pour moi de voyager en groupe avec des touristes de différentes nationalités. Ce n’est pas vraiment ce que j’apprécie le plus dans un voyage, mais, cela m’aura permis de faire de belles rencontres et d’améliorer mon anglais ! Nous avons parcouru 7 900 kms de piste en deux semaines, sans croiser beaucoup d’autres véhicules, avec une chaleur intense dans la journée, le vent et le froid en soirée et la nuit.
Voici notre itinéraire dans le nord de la Namibie : Okonjima – Etosha – Okaukuejo – Grootberg – Twyfelfontein (Damaraland) – Skeleton Coast – Henties Bay – Retour à Windhoek.
C’est parti pour découvrir le nord de la Namibie !
Jour 1 : Départ de Windhoek pour Okonjima / Africat (300 kms)
Nous quittons l’agence Wild Dog Safaris dans un gros truck confortable avec un chauffeur et un guide qui se transformaient en cuisiniers aux heures de repas. Une bonne équipe efficace et sympa…
Après un premier arrêt à Okahandja sur un marché de sculpture sur bois et notre premier pique-nique, nous arrivons à notre destination finale à Okonjima où se trouve le siège d’Africat Foundation, un centre de conservation et un refuge spécialisé dans la protection et la réhabilitation des grands félins africains, et notamment du guépard.
Les animaux arrivent souvent ici lorsqu’ils sont orphelins ou blessés.
Nous regardons les guépards depuis un abri solidement protégé par de robustes vitres pour pouvoir les voir de près. C’est l’heure du repas et les guépards dévorent de grosses pièces de viande, perchés sur des troncs d’arbres. Nous en verrons ensuite dans leur milieu naturel depuis notre truck.
Ces gros chats sont superbes, et très très impressionnants !!!
Jour 2 : Namutoni à l’est d’Etosha (300 kms)
Nous arrivons à Namutoni en fin d’après-midi dans le Parc National d’Etosha.
Ce parc de 22 000 km2 de savanes et de forêts est le refuge de centaines d’éléphants, de multiples antilopes (kudus, dik-diks, springbox, oryx), d’autruches, de girafes, de zèbres, de hyènes, de lions, de rhinocéros noirs et de nombreux oiseaux.
Difficile de dire quel animal j’ai préféré ! Les antilopes aux yeux si doux, les zèbres si troublants, les girafes à la démarche de danseuse, les familles attendrissantes d’éléphants ou les lions tellement puissants… J’ai retrouvé une âme d’enfant devant le spectacle d’autant d’animaux sauvages évoluant dans leur espace naturel.
Nous sommes au mois d’août en saison sèche. Les herbes sont moins hautes qu’en saison des pluies et la nature moins généreuse, ce qui a pour avantage de mieux voir les animaux et d’avoir la quasi-certitude de les retrouver autour des points d’eau.
Le désavantage est que le paysage est moins photogénique que lorsque les animaux évoluent dans les herbes hautes et vertes.
Jour 3 : Toujours dans le Parc National d’Etosha à Okaukuejo
Nous faisons route vers Okaukuejo, une autre partie du Parc où nous arrivons dans la soirée après avoir croisé de nombreux animaux.
Nous passerons la nuit dans le camp Halali, un autre campement situé au milieu du parc. Je suis heureuse de passer cette nuit la tête dans les étoiles sous une grande tente bien aménagée et protégée du vent par de gros rochers de granit ! Le camp se trouve à proximité d’un fort allemand construit en 1901 qui abrite aujourd’hui l’Institut écologique d’Etosha.
Après le barbecue du dîner, nous allons voir dans un silence quasi-religieux les animaux venus se désaltérer à un point d’eau éclairé.
Situé à la limite de notre camp, ce point d’eau est décrit comme étant l’endroit le plus riche en animaux de toute l’Afrique australe pendant la saison sèche. Cela me semblait irréel de me dire que je vivais ce que je voyais dans les documentaires animaliers à la télé…
Malheureusement, je ne maîtrise pas bien mon nouvel appareil-photo la nuit, et mes photos sont un peu loupées !
Situé à la limite de notre camp, ce point d’eau est décrit comme étant l’endroit le plus riche en animaux de toute l’Afrique australe pendant la saison sèche. Cela me semblait irréel de me dire que je vivais ce que je voyais dans les documentaires animaliers à la télé…
Malheureusement, je ne maîtrise pas bien mon nouvel appareil-photo la nuit, et mes photos sont un peu loupées !
Jour 4 : D’Okaukuejo à la région de Grootberg chez les Himbas (310km)
Plus loin vers le nord du pays, en direction de la région de Grootberg, nous rencontrons quelques familles Himbas dans un village nomade, aux environs de la petite ville de Kamanjab. Cette communauté Himba est une des rares à vivre en dehors de la région nord du Kaokoland où vivent environ 10 000 Himbas sur les 30 000 km² du territoire.
Pendant plusieurs siècles, les Himbas, attaqués et dépossédés de leurs troupeaux ont du mener une existence de chasseurs-cueilleurs. C’est de cette époque difficile que vient leur nom de « Himba » qui signifie « mendiant ». Ce peuple qui vivait uniquement de l’agriculture et se déplaçait là où il y avait de quoi nourrir les bêtes, semble désormais adapter ses voies de déplacement en fonction des circuits de passages et des flux de touristes…
Les Himbas vivent dans des huttes fabriquées avec des feuilles de palmiers, de la terre grasse et des excréments de vache. Les femmes cuisinent sur le feu de bois pour préparer le porridge à base de farine de maïs, plat principal de l’alimentation des Himbas.
Ce que l’on connait surtout des Himbas, c’est l’image de femmes habillées de pagnes, aux seins nus qui s’enduisent la peau et les cheveux coiffés en tresses épaisses avec une pâte rouge réalisée à base de graisse animale et de poudre d’hématite. Cette pâte rend leur peau soyeuse et surtout la protège des rayons du soleil et des insectes.
J’avais très envie d’en apprendre davantage sur leur culture et mode de vie, mais je suis finalement restée frustrée, très mal à l’aise et déstabilisée face au caractère « touristique » de cette rencontre et aux conséquences néfastes du tourisme. J’aurais aimé aller jusqu’au Kaokoland rencontrer les Himbas sur leur territoire, mais cela n’était pas prévu dans ce circuit…
Pour en savoir plus sur les Himbas
Consultez le site de Solenn Bardet qui a partagé le quotidien des Himbas durant 2 ans et a créé avec des membres de la communauté l’association Kovahimba afin de les aider à protéger et valoriser leur culture.
Jour 5 : De Grootberg à Swakopmund, en passant par Twyfelfontein (190 km)
Nous continuons notre circuit vers l’une des plus belles régions désertiques de Namibie, le Damaraland. Nous franchissons le col du Grootberg, puis découvrons les anciennes gravures rupestres des Bushmen à Twyfelfontein.
Un guide local nous accompagne pour la visite et nous explique que cette région est le berceau de l’ethnie des chasseur-cueilleurs San qui vivaient sur le site il y a près de 6 000 ans. Twyfelfontein est le premier site namibien inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. On peut y voir des milliers de pétroglyphes (dessins gravés dans la pierre) et de peintures du néolithique qui attestent d’une culture raffinée.
Jour 6 : Cap sur la côte Skeleton (420 km)
Nous nous enfonçons un peu plus dans le désert et passons devant la plus haute montagne de Namibie, le Brandberg (2573 m) avant de poursuivre un peu plus à l’ouest en direction de l’océan Atlantique et de la côte de Skeleton, première ville balnéaire de la Namibie.
La Côte Skeleton (côte des Squelettes) est une vaste étendue entre l’océan et le désert située dans la partie nord de la côte Atlantique de la Namibie.
Ce nom a été donné à la côte en raison de nombreux naufrages occasionnés par un brouillard épais permanent. Quelques kilomètres plus loin, nous faisons halte sur la côte pour voir une colonie d’otaries à Cape Cross. Sous mes yeux ébahis, non pas une otarie, deux otaries… mais plusieurs centaines qui couinent comme des cochons et dégagent une odeur pestilentielle qui vous colle à la peau des heures plus tard !
À certaines périodes de l’année, jusqu’à 100 000 otaries à fourrure du Cap se rassemblent. Elles sentent mauvais, mais sont tout de même très attendrissantes…
Un peu plus au sud, l’environnement s’adoucit avec la beauté des flamands roses qui migrent à Diaz Point. L’occasion aussi de voir le monument érigé à cet endroit en souvenir du passage du navigateur Bartholomeu Diaz en 1488 qui partait franchir le Cap de Bonne Espérance en Afrique du sud.
Fin de soirée à Swakopmund où nous passerons la soirée et le lendemain matin pour profiter du bord de mer
Jour 7 : Retour à Windhoek (350 kms)
Nous revenons à Windhoek dans la soirée après cinq heures de route, avant un nouveau départ le lendemain pour une semaine d’exploration du sud de la Namibie.
Infos pratiques
- En octobre-novembre (saison intermédiaire), les premières pluies arrivent et les températures grimpent (début de l’été)
- De décembre à mars (été – saison des pluies), il fait chaud et humide, certaines pistes sont difficilement praticables.
- De mai à septembre/octobre (hiver – saison sèche), la saison est plus fraîche et sèche. C’est la bonne saison pour voir les animaux dans la réserve d’Etosha, on évite ainsi la chaleur et le pays est moins fréquenté.
Pendant les mois humides, de novembre à avril, la cuvette du pan (gigantesque cuvette plate) qui occupe toute la partie centrale du Parc d’Etosha, se remplit d’eau et les oiseaux migrateurs tels que les flamants roses viennent y nicher. Les autres animaux sont quant à eux disséminés sur toute la surface du parc et donc plus difficiles à voir.
Pendant la saison sèche, de mai à septembre, la végétation se raréfie, de nombreux points d’eau naturels s’assèchent et les animaux se rassemblent autour des points d’eau artificiels près des routes. Les observations sont alors faciles, mais le paysage a moins de couleurs avec le soleil écrasant et la poussière…
Dans tout le pays, l’amplitude entre températures diurnes et nocturnes est importante : pensez-y si vous campez ! Pensez aussi que durant l’hiver austral, la nuit tombe dès 17h-17h30.
La température de la mer est toujours basse et dépasse rarement 18°C en été, sauf au nord-ouest du pays (22°C au mieux).
Seuls, avec un tour-operator ou un guide local. Chaque mode de voyage présente ses avantages et ses inconvénients…
Je suis plutôt une solitaire, mais j’appréhendais de circuler seule sur des pistes parfois défoncées en Afrique durant des étapes quotidiennes d’environ 300 kilomètres et de me retrouver bloquée en cas de problème technique sur la route, même si la Namibie est un pays très sûr.
Je voulais aussi être pleinement « disponible » pour savourer le spectacle de la route et des paysages et pouvoir poser toutes sortes de questions à un guide local sur la faune, la flore, l’histoire locale, les différentes ethnies… J’ai donc fait appel à la très bonne agence locale Wild Dog Safaris.
Si vous décidez de voyager seul, vous pouvez louer un 4×4 avec ou sans tente sur le toit. Presque toutes les agences de location de voiture possèdent des bureaux à l’aéroport, mais vous pouvez aussi en louer dans une agence de Windhoek. Pensez à prendre un permis de conduire international avant votre départ.
Bonjour,
J’aime beaucoup votre blog. Vos photos sont très belles
Je m’interroge sur la photo où l’on voit un félin sur un arbre, en train de dévorer un morceau de viande. Il me semble que c’est plutôt un léopard qu’un guépard.
En principe, le guépard ne monte pas dans les arbres pour dévorer sa proie. Il arrive que des guépards se placent sur une petite hauteur (exemple, le toit d’une cabane basse) mais je ne crois pas qu’ils montent dans les branches. De plus, la tête de l’animal sur votre photo me semble plus celle d’un léopard que d’un guépard. Si c’est effectivement un léopard, vous avez eu beaucoup plus de chances que moi. Quand j’étais en Namibie, j’ai pu photographier plusieurs guépards mais jamais de léopard. Bon week-end.
Gérald
Bonjour
Vos écrits sont intéressants et Vos photos sont magnifiques. Pourriez vous me communiquer les références de vos appareils ?
Merci